dimanche 15 août 2010

UN POISON VIOLENT de Katell Quillévéré

C’est l’amour que désigne de la sorte le titre du premier long métrage de Katell Quillévéré qui a obtenu à Cannes le prestigieux prix Jean Vigaud.

Le titre ne me plaisait pas et je n’étais guère tentée par le résumé. L’histoire se passe en Bretagne. L’héroïne, Anna, une jeune fille de quatorze ans, rentre de l’internat pour les vacances. Elle retrouve dans la maison familiale sa mère que son père vient de quitter et son grand-père paternel, un vieillard qui ne sort plus sa chambre. Le grand événement de l’été doit être la confirmation d’Anna, mais la foi de celle-ci vacille à mesure que s’éveillent ses sens.

« Il paraît que ce n’est pas mal », m’a dit mon homme l’autre soir alors que nous cherchions un film à nous mettre sous la dent, ce qui n’est pas une mince affaire au mois d’août. Sur ce je suis allée voir ce qu’on en disait sur un site consacré au cinéma. La critique l’encensait alors que de nombreux commentaires de spectateurs émettaient un tout autre son de cloche. Au lieu de me rebuter cela m’a rendue curieuse. Il me fallait le voir pour me faire ma propre opinion. Et c’est évidemment ce que je vous recommande également de faire malgré ce que je vais vous en dire.

C’est que quand la lumière est revenue dans la salle, j’ai eu envie de crier à ceux qui sont tombés sous son charme : « Secouez-vous, bon sang ! Réveillez-vous ! Et, le temps de vous pencher sur ce que ce film nous montre vraiment, acceptez de vous détacher du charmant minois, du juvénile minou et des seins ronds de son héroïne que la caméra caresse si habilement.

Tout d’abord, Katell Quillévéré qui a étudié la philosophie ne veut pas porter de jugement sur l’église, elle a simplement perdu la foi déclare-t-elle dans une interview. Voilà une expression qui sent la nostalgie, ce qui explique peut-être que l’église surtout représentée par un jeune prêtre de conte fées s’en tire plutôt bien dans son film, d’autant que le seul athée de l’histoire est un grand-père libidineux dont les arguments contre l’église se résument à des chansons grivoises. Ledit grand-père a une érection alors que sa petite-fille fait sa toilette. Lorsqu’elle le remarque, Anna quitte sa chambre précipitamment. Une autre fois, son grand-père lui dit qu’il aimerait revoir l’endroit d’où il vient. « Ton village ? » lui demande-t-elle. « Non », répond-t-il. Anna qui a quatorze ans comprend et quitte à nouveau sa chambre, mais un soir elle y revient et elle relève sa chemise de nuit pour exaucer le vœu de son grand-père en lui offrant la vue de son minou. Connaissez-vous beaucoup de petites-filles aussi généreuses et beaucoup de maisons bourgeoises où c’est à une adolescente qu’on demande de faire la toilette du grand-père ? Moi pas.

Quant à l’amour, ce poison violent, Anna le rencontre en la personne d’un garçon qui fait une tête de moins qu’elle et qui a encore la brusquerie des gamins qui cherchent à se frotter pour la première fois aux filles en luttant avec elles. Les scènes avec lui n’ont rien de sensuel, et je n’ai personnellement pas trouvé cette relation amoureuse crédible.

La bonne surprise de ce film est pour moi Lio dans le rôle de la mère désespérée d’avoir été quittée par son mari et qui cherche du réconfort dans la religion et auprès du jeune curé. Michel Galabru est pareil à lui-même. Et je ne m’avancerai pas à prédire l’avenir de Clara Augarde qui, je l’espère pour elle, a plus à nous montrer que son physique avantageux.

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